En voici une question qui a le mérite d’être posée… Certes, la réponse peut sembler intuitive, mais ce que l’on sait moins, c’est qu’elle se décline en plusieurs volets, bien au-delà de la simple éducation des enfants. Pour la Banque Mondiale, « L’éducation est un droit fondamental, un puissant vecteur de développement et l’un des meilleurs moyens de réduire la pauvreté, d’élever les niveaux de santé, de promouvoir l’égalité entre les sexes et de faire progresser la paix et la stabilité. Elle a des retombées positives considérables sur l’amélioration des revenus et c’est le premier facteur d’équité et d’inclusion ». Explorons plus en détail les raisons de l’importance de l’éducation.
Education des enfants, un droit encore trop souvent théorique
La Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant proclame haut et fort que l’éducation est un droit inaliénable de chaque enfant. Pour autant, pour des millions d’entre eux, ce droit reste un vœu pieux… Les statistiques de l’UNESCO sont sans appel : en 2018, 258 millions d’enfants et d’adolescents n’avaient pas accès à l’éducation. De ce nombre alarmant, plus de la moitié étaient des filles, et 58 millions se trouvaient en âge d’entrer à l’école primaire.
Pour ceux qui parviennent à intégrer le système scolaire, la qualité de l’enseignement pose un autre problème majeur. Plus de 617 millions de jeunes ne répondent pas aux critères minimaux de compétences en lecture et en mathématiques. Malgré un taux d’inscription de 91 % dans les écoles primaires des pays en développement, il reste encore 57 millions d’enfants qui ne sont pas scolarisés.
L’éducation, cette arme puissante pour transformer le monde
« L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde », la citation est signée Nelson Mandela, et qui de mieux que lui pour peser la valeur de ces mots ? Face aux défis colossaux de notre époque – changement climatique, conflits armés, pandémies… – la tentation du désespoir est grande. Mais il reste un espoir, ancré dans un choix clé : celui de l’éducation !
Il est frappant de constater la passivité des actions gouvernementales face aux cris d’alerte mondiaux, mais au lieu de céder au découragement, il convient de se tourner vers l’éducation, ce socle capable de réellement transformer les sociétés en profondeur. En effet, par son potentiel de former des esprits éclairés et engagés, l’éducation est fondamentale pour construire un futur plus prometteur, et surtout, plus équitable !
Plutôt que de simplement préparer les jeunes à s’intégrer dans le monde actuel, l’éducation doit aspirer à les rendre capables de le remodeler. Comment ? En encourageant la curiosité, en favorisant les échanges interculturels, et en inculquant le respect et la responsabilité envers notre planète. Mais il faut garder à l’esprit que cela passe par des enseignants qui, au-delà de la transmission de connaissances, s’attellent à inculquer des valeurs pour exploiter pleinement le potentiel réformateur de la jeunesse.
Certes, l’éducation seule ne peut changer le monde de façon isolée, mais elle crée les conditions nécessaires pour ce faire…
Le rôle de l’éducation dans la bataille contre le racisme et les préjugés
Maya Angelou, célèbre poète américaine, disait que les préjugés embrouillent le passé, menacent l’avenir et rendent le présent inaccessible. Ces mots résonnent avec une actualité brûlante, à l’heure où les inégalités criantes et les tensions raciales s’exacerbent dans le sillage de crises mondiales comme la pandémie de Covid-19. Face à ces enjeux, l’éducation s’impose de fait non pas comme un simple droit, mais comme un levier puissant pour combattre le racisme à la racine.
Dans nos sociétés où le racisme s’infiltre jusque dans les structures les plus fondamentales—gouvernements, lieux de travail, institutions judiciaires, écoles—, le rôle des systèmes éducatifs est décisif. Ils ne doivent pas se contenter d’informer mais transformer, équipant les jeunes d’outils pour démanteler les préjugés et bâtir un futur de justice et de paix.
Les chiffres sont là, implacables : les sanctions disproportionnées dans les écoles, les attentes biaisées des enseignants, les discriminations entre élèves. L’éducation peut inverser ces tendances. Comment ? Par des programmes qui célèbrent la diversité, par des enseignants qui reflètent la pluralité de leurs élèves, et par des politiques éducatives qui favorisent véritablement l’inclusion.
L’éducation, plus qu’une passerelle vers le savoir, est un champ de bataille pour l’égalité. Chaque leçon peut être un coup porté contre le racisme, chaque classe peut être une tranchée d’où émergera une génération prête à affronter non seulement les défis académiques mais aussi les injustices sociales.
Rappelons, au risque de nous répéter, que l’éducation à elle seule ne changera pas le monde du jour au lendemain, mais sans elle, aucun combat contre le racisme ne peut être durablement gagné. Alors, si l’on veut véritablement un avenir plus juste, cela passe par une éducation à la compassion, au courage. Le chemin est long, mais l’école doit être ce lieu où chaque jeune apprend non seulement à lire et écrire, mais aussi à respecter et à coexister.
L’éducation, un tremplin contre la pauvreté
Cela est établi, l’éducation est un véritable outil de lutte contre la pauvreté, et pour ceux qui doutent encore de son impact, notez ceci : chaque année scolaire supplémentaire peut gonfler les revenus horaires de 9 % ! Bien entendu, cela passe par une éducation égalitaire et équitable, qui met tous les enfants sur la même ligne de départ.
Mais encore, l’éducation prépare les jeunes à comprendre et à intervenir dans le monde, tout en affûtant leur esprit critique. Et sur le front de la pauvreté, c’est une arme redoutable : un rapport de l’UNESCO nous dit que si tous les jeunes des pays pauvres avaient au moins les bases en lecture, cela pourrait sortir 171 millions de personnes de la pauvreté, soit une chute de 12 % de la pauvreté mondiale !
Puis, parlons productivité… Un ouvrier qui a eu la chance de fréquenter l’école est non seulement plus performant, mais il est aussi souvent aux avants postes de l’innovation. C’est ce qui explique, toujours d’après l’UNESCO, pourquoi l’Asie de l’Est a pris une telle avance sur l’Afrique subsaharienne entre 1965 et 2010. L’IEA va encore plus loin en avançant que si tous les enfants atteignaient un niveau d’éducation décent d’ici 2030, on verrait le PIB global faire un bond de 28 % sur les 40 ans à venir.
Dans le même ordre d’idées, on ne peut omettre l’importance de l’éducation financière (défendue bec et ongles par l’entreprise Finzzle) qui, il faut le savoir, n’est plus l’apanage exclusif des investisseurs aguerris, mais plutôt l’affaire de monsieur et madame tout le monde. Que ce soit pour gérer le budget familial, prévoir l’achat d’une maison, ou encore planifier sa retraite, comprendre les rouages de la finance est central et permet également de ne pas tomber dans les pièges du surendettement, d’avoir des comportements qui permettent de prévoir et d’assurer, petit à petit, la construction d’un patrimoine qui sera transmis à sa descendance, brisant ainsi le cycle infernal de la pauvreté.
Le défi est d’autant plus grand que la responsabilité de la gestion financière, auparavant partagée avec les institutions publiques ou les employeurs, repose maintenant entièrement sur les épaules des individus. Ajoutez à cela une espérance de vie en hausse et vous avez une recette pour des retraites longues et potentiellement précaires, si les choix financiers ne sont pas les bons…