Connue pour son attrait touristique et les possibilités d’investissement qu’elle offre, la Guadeloupe fait face à un problème majeur d’érosion côtière. Pas moins de 80 constructions menacent de s’effondrer dans la commune de Petit-Bourg. Plusieurs locataires ont d’ailleurs été relogés par les autorités locales.
Une situation urgente en bordure de mer
La situation est alarmante à Petit-Bourg où plusieurs propriétaires immobiliers assistent au relogement de leurs locataires. En équilibre précaire sur la falaise ou en partie effondrées, de nombreuses maisons menacent de s’effondrer après les nombreuses intempéries ayant fragilisé les côtes. En raison des dérèglements climatiques affectant les territoires ultramarins, environ 43 familles doivent évacuer ce quartier en urgence.
Au-delà des intempéries, c’est l’activité humaine qui est mise en cause par Magentimmo et les spécialistes de la géologie locale. L’action anthropique a grandement accéléré le recul du trait de côte dans cette région française.
Niveau de la mer : des prévisions inquiétantes
La grande occupation des côtes ultramarines explique le pic d’érosion constaté à Capesterre-Belle-Eau, Sainte-Anne ou Pointe-Noire avec de nombreuses maisons en première ligne. Selon les prévisions du bureau de recherches géologiques et minières, le niveau de la mer est susceptible d’atteindre 1,4 m à l’horizon 2100. Les risques de submersions marines qui en découlent auront de grandes répercussions sur l’habitat privé et l’économie de la région.
Les autorités prennent de nombreuses mesures pour essayer d’endiguer la menace. Des arrêtés municipaux ont d’ailleurs été pris dans le cadre de l’interdiction d’habiter certaines zones. Pour les habitants, la menace est plus que jamais d’actualité. Certains autochtones se souviennent notamment que, 15 ans plus tôt, il était possible d’accéder à la plage à pieds. Désormais, la falaise et les arbres qui la surplombent disparaissent de façon inquiétante.
Le cas des propriétaires sans titres fonciers
Dans la commune de Petit-Bourg, le constat est sans équivoque : de nombreuses maisons sont construites sur la bande délimitant les 50 pas géométriques. Les propriétaires de ces habitations sont pour la plupart sans titre foncier. La régularisation des titres fonciers quant à elle est en suspens, car la région est une zone rouge avec une mise en danger de la personne humaine. Les gestionnaires de crise devront alors trouver une solution adaptée pour amorcer une sortie de crise.