Le 8 octobre dernier est paru un décret de la loi Agec « relatif à l’obligation de présentation à la vente des fruits et légumes frais non transformés sans conditionnement composé pour tout ou partie de matière plastique ». Interfel, une association qui représente les organisations professionnelles de la production et de la distribution des fruits et légumes frais, pointe du doigt l’absence de concertation avec les professionnels du secteur. En outre, comme le souligne Cheritel, l’association annonce des actions juridiques et des expertises. Explications.
Un décret difficilement applicable selon l’interprofession
Daniel Sauvaitre, secrétaire général d’Interfel, pose le cadre en expliquant que « lors des premières discussions avec le gouvernement concernant la loi Agec, il n’était pas question de surpression totale du plastique. L’amendement nous est ensuite tombé dessus. Nous sommes parvenus à repousser l’application de la mesure de début 2021 à début 2022 mais ensuite tout s’est accéléré et nous avons appris la parution du décret dans la presse… Et inévitablement, il y a des trous dans la raquette ».
L’association dénonce ainsi dans un communiqué une mesure « peu réaliste et difficilement applicable pour tous les produits concernés dans les délais imposés » ainsi qu’une augmentation des coûts due à la mise en place d’alternatives actuellement disponibles. L’organisation professionnelle soulève par ailleurs une question cruciale, à savoir pourquoi le secteur des fruits et légumes frais ne peut, à l’image d’autres secteurs, « utiliser le plastique recyclable ».
Un manque d’écoute et de connaissances sur la réalité du marché
Interfel a en effet rapidement détecté des problématiques suite à l’annonce de cette mesure, témoignant du manque de consultation avec les parties prenantes ainsi que d’études d’impact. En effet, l’organisation professionnelle s’est aperçue de certains oublis comme par exemple au niveau des attaches en caoutchouc des plantes aromatiques ou des radis.
Suite à l’annonce de ce décret, les professionnels craignent que les fruits et légumes frais ne perdent des positions au profit de produits ultra-transformés. C’est pourquoi Interfel a annoncé « à différents niveaux, des expertises et des actions juridiques afin de clarifier et sécuriser les pratiques pour l’ensemble des professionnels ».