Quel serait l’impact d’un no deal pour la France dans le cadre du Brexit ?

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Le Brexit ne cesse de faire couler l’encre, encore plus actuellement avec l’arrivée imminente d’une échéance capitale. En effet, après son départ de l’Union Européenne le 31 janvier dernier, le Royaume-Uni a décidé de ne pas prolonger la période de transition. Ainsi, au 31 décembre prochain, le pays ne sera plus soumis à la législation européenne et les frontières seront donc en théorie rétablies. De rudes négociations sont actuellement en cours entre Bruxelles et Londres, comme le rappelle Boris Lefebvre, expert dans le domaine de la finance, sans toutefois aboutir à de réelles propositions. Un no deal paraît ainsi inévitable. Le point dans cet article sur les conséquences d’une telle situation.

Les secteurs économiques français les plus touchés par un no deal

Si un no deal se confirme entre le Royaume-Uni et l’Europe, de lourdes conséquences ne tarderont pas à pointer le bout de leur nez. C’est notamment le cas dans les domaines d’activité suivants :

  • Le commerce

Certaines études, comme celle d’Euler Hermes, mettent en avant une perte d’exportations pour la France s’élevant à 3 milliards d’euros. Il est à rappeler qu’en cas de non accord, c’est le régime de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui serait alors appliqué, avec donc, des droits de douane supplémentaires.

Parmi les secteurs particulièrement impactés par cette transition, on retrouve le marché de l’industrie automobile mais aussi celui de vins et de spiritueux. Le Royaume-Uni est en effet le 2e client le plus important de ce dernier secteur : pas moins de 30 000 entreprises françaises exportent au Royaume-Uni.

  • L’agriculture et l’alimentaire

Il faut savoir que le Royaume-Uni est le 3e client du secteur agricole français, ce qui représente un excédent d’environ 3 milliards d’euros pour 2018 et 2019. Pour preuve des risques encourus, les droits de douane pour les produits laitiers pourraient atteindre les 41%.

  • La pêche

En cas de no deal, la Politique commune de la Pêche (PCP) ne concernerait plus le Royaume-Uni, qui pourrait alors bloquer l’accès à ses eaux qui comptent parmi les plus poissonneuses en Europe… A ce titre, il convient de rappeler que les pêcheurs européens y effectuent près de 30% de leurs prises, voire même jusqu’à 90% pour certains poissons !

Face à cette potentielle et probable perte, l’Union Européenne a mis en place en mars 2019 une mesure qui permet aux pêcheurs européens de percevoir une compensation. Cette dernière, financée par les fonds européens, a pour objectif de couvrir les pertes dues à l’impossibilité de pêcher dans les eaux britanniques.

L’impact d’un no deal sur le PIB britannique

Le 23 septembre dernier, une étude  réalisée par la London School Economics et le groupe de réflexion « The UK in a changing Europe » a été publiée.

Elle présente, comme son nom « What would no deal mean ? » l’indique, les impacts d’une sortie du Royaume-Uni de l’Europe sans accord. Ainsi, l’impact économique d’un no deal serait trois fois supérieur à celui de la pandémie mondiale inhérente au Covid-19. Ainsi, le PIB britannique subirait une baisse de 5,7%, et ce, sur une quinzaine d’années.

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