La violence envers les femmes est un sujet brûlant d’actualité qui est désormais placé au centre de tous les enjeux. Les paroles se libèrent et les mouvements prennent de l’ampleur. L’heure est enfin semble-t-il à une prise de conscience collective sur le sujet, notamment au niveau des violences faites à l’encontre des femmes en politique.
L’évolution des femmes dans la sphère politique
Les femmes ont fort heureusement réalisé de fulgurants progrès professionnels au cours des dernières années, notamment au niveau de leur place dans la vie politique. Toutefois, il est important de rappeler que si les progrès sont bel et bien palpables, la route est encore longue…
En effet, les femmes sont encore aujourd’hui largement exclues des postes de décision dans les gouvernements malgré les apparences premières. Un fait déjà souligné lors de la Première Conférence mondiale des Nations Unies sur les femmes, en 1975, où la discrimination envers les femmes était pointée du doigt. Il était alors demandé aux différents gouvernements de mettre en place des stratégies visant à promouvoir la parité.
Si aujourd’hui, 18,6 % des sièges parlementaires sont occupés par des femmes (soit 60 % d’augmentation par rapport à 1995), un quart des parlements n’ont toujours que moins de 10 % de femmes… Autres chiffres : seulement 5,2 % des femmes ne représentent des chefs de gouvernement et 6,6 % des chefs d’Etat… Il apparaît alors très clairement que la vie politique est toujours dominée par les hommes.
Des violences multiples, à tous les niveaux…
Les préjugés ont la vie dure, tout comme les perceptions culturelles qui continuent à impacter les femmes en politique. Ces dernières sont encore à ce jour soumises à des actes d’intimidation et de harcèlement, et ce, à tous les niveaux.
Ce climat de violence et de haine, qu’il faut arrêter de banaliser, représente un frein certain pour la carrière des femmes dans la politique. Et les témoignages sont accablants. Une étude réalisée par l’Union interparlementaire (UIP) en 2016 ainsi qu’une autre portée sur les pays européens en 2018, ont mis en lumière que la violence envers les femmes en politique est un acte très répandu. Plus de 80% des femmes interrogées déclarent avoir été victimes d’actes de violence psychologique, comme des frappes, des enlèvements, des menaces de mort et des viols, parfois même d’hommes issus de leur propre parti politique. Le harcèlement moral fait également partie de la vie des femmes en politique qui doivent affronter des remarques misogynes et sexistes, des intimidations… Et ces agressions sont encore plus nombreuses en ligne, notamment sur les réseaux sociaux comme en ont témoigné Jeanine Mabunda et Laetitia Avia qui ont dû supporter moqueries et insultes.
La violence envers les femmes en politique ne semble connaître aucune limite. Elle est aujourd’hui présente aussi bien sous forme psychologique que physique et sexuelle. Certes, les hommes ont eux aussi une violence certaine à leur égard, mais celle envers les femmes prend un tour sexiste, voire même dans certains cas raciste pour les femmes noires notamment. Cette violence se base sur le genre, en raison du sexe des femmes, représentant une véritable violation des droits de l’Homme mais aussi des droits politiques des femmes.
Ce contexte malsain et d’une violence inouïe est ainsi le plus grand frein pour les femmes qui souhaitent faire carrière dans la vie politique. En effet, face à ces actes, bon nombre d’entre elles hésitent à se lancer dans une telle carrière.
De nombreuses actions voient le jour afin de tenter de mettre fin à cette violence gratuite et terrible envers ces femmes. Toutefois, le chemin risque d’être encore semé d’embûches comme le laisse entrevoir la décision de ne pas valider la loi anti-harcèlement proposée par Laetitia Avia et qui a pourtant plus que jamais toute son utilité…