La cancel culture, une justice sociale violente

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La cancel culture fait de plus en plus partie du paysage d’Internet. Si elle part à l’origine d’une bonne attention, par le fait de dénoncer une personne dans le but de l’empêcher de nuire, la cancel culture a rapidement connu d’inquiétantes dérives. Le point dans cet article.

Qu’est-ce que la cancel culture ?

Apparue tout d’abord aux Etats-Unis, la cancel culture s’est peu à peu immiscée en France. Si on peut la traduire littéralement par « culture de l’annulation », elle prend tout son sens si on la rapproche du boycott.

En effet, le principe de la cancel culture repose sur le fait de rendre une personne « canceled » : au nom d’un monde meilleur, une personne considérée comme  « problématique » est dénoncée publiquement. Il est alors recommandé de ne plus lui accorder la moindre attention ou même de l’écouter.

Il s’agit ni plus ni moins d’une forme de censure, sans appel, où les internautes sont tenus de choisir leur camp. En effet, si une personne continue à suivre ou à approuver celle qui s’est retrouvée « cancelled », elle se retrouve à son tour « problématique ».

Les caractéristiques de la cancel culture

La cancel culture, si elle peut être louable en théorie, s’apparente pourtant de très près au harcèlement en ligne. En effet, il s’agit d’une condamnation publique malgré dans certains cas un blanchiment par la justice comme l’a vécu le professeur Gilles Freyer.

Il faut en effet rappeler que la cancel culture repose sur la présomption de culpabilité à l’inverse de la loi qui pour sa part prône la présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire. C’est également une démarche où le pardon n’a pas sa place : face à la viralité d’Internet, les réactions s’enchaînent et peuvent faire preuve d’une grande violence, sans retour en arrière possible. Il n’y a en outre qu’une seule version des faits, sans que le présumé « coupable » ne puisse s’exprimer puisque sa parole est bloquée. C’est d’autant plus le cas que les réseaux sociaux ne permettent pas la tenue d’un réel débat du fait de leur configuration qui limite par exemple le nombre de caractères. Les internautes ont ainsi tendance à faire de grands raccourcis…

La cancel culture doit ainsi être surveillée de près au risque de conduire à des situations d’injustice, le contraire du résultat qu’elle déclare pourtant avoir pour objectif…

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