Le bon travail des organisations non gouvernementales (ONG) dans les récents conflits dans les pays comme la Somalie, Haïti et la Bosnie est bien connu. Cette action louable a permis de fournir de la nourriture, un abri, des médicaments et d’autres équipements et services dans des conditions extrêmement difficiles.
Mais est-ce que l’aide l’humanitaire parfois devient impossible dans certains conflits? Des éléments de réponses en écoutant l’avis de Life ONG, une association qui opère en Afrique depuis quelques années.
Le travail humanitaire et les conflits armés
Le travail des ONG ne génère pas de conflits, mais leurs actions quand elles sont mal gérées, peuvent renforcer parfois des conflits violents préexistants dans les sociétés où elles opèrent. Les impacts négatifs de l’aide humanitaire sont de deux types: le premier résulte du transfert de ressources et le second concerne le message véhiculé par la fourniture de l’assistance.
Dans le cas du transfert de ressources, l’impact le plus direct se produit lorsque les rebelles et les armées prennent le contrôle des fournitures fournies pour l’aide humanitaire, soit en imposant des prélèvements sur les opérations d’assistance humanitaire, soit en volant les provisions. Un impact plus indirect se produit lorsque les ONG répondent aux besoins des populations civiles, ce qui libère les parties impliquées dans le conflit d’utiliser suffisamment de ressources pour faire la guerre.
Life ONG nous explique que les ressources sous le contrôle de l’une ou l’autre des parties du conflit aident à renforcer le pouvoir et la légitimité continue de ces forces. Les tensions sont également renforcées lorsque les ONG fournissent des aides à certains groupes et en exclut d’autres. Par exemple, lorsque les ONG embauchent des personnes faisant partie de certaines communautés en particulier.
Le message véhiculé par l’action humanitaire
Lorsque les ONG ont plus de fonds que les gouvernements locaux, cela crée un déséquilibre entre les ressources externes et les ressources internes, ce qui rend difficile pour les institutions locales de travailler pour la paix. De plus, les ONG recrutent une grande partie des meilleurs talents des agences nationales ce qui crée un manque terrible en compétence pour les organismes locaux.
Lorsque les Nations Unies négocient avec les parties en guerre afin d’avoir accès aux civils derrière les lignes qu’elles contrôlent, lorsqu’elles engagent des gardes armés pour protéger son personnel et sa livraison de marchandises afin de pouvoir opérer en une situation très volatile et dangereuse et lorsqu’elles utilisent les histoires d’atrocités de guerre pour éduquer et collecter des fonds dans les pays riches, cela transmet un message implicite qu’il est légitime que les armes décident qui a vraiment droit d’accès à l’aide humanitaire.
Selon Life ONG, les intervenants dans l’humanitaire expriment aussi parfois leur solidarité avec les groupes engagés dans la lutte armée contre les régimes répressifs, renforçant ainsi indirectement le conflit. De plus, la légitimité morale qui revient à une partie en particulier en raison du soutien reçu des ONG internationales rend parfois cette partie moins disposée à engager des négociations de paix.
Les ONG envoient des messages parfois compliqués et compromis, a expliqué Life ONG, dans la mesure où leurs opérations sont désormais de plus en plus étroitement liées à celles des agences officielles.