L’indice de développement humain (IDH) : de quoi parle-t-on ?

Carte IDH

L’IDH, c’est un peu le thermomètre du développement mondial, mis en place par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), avec un objectif clair : viser plus loin que la mesure de la richesse économique d’un pays comme le faisait le PIB. Pour cela, l’IDH prend en compte des critères bien plus humains, notamment le revenu par habitant, l’espérance de vie, et l’accès à l’éducation pour les plus de 15 ans. Depuis son introduction en 1990, il s’est affiné avec, en 2011, la création de l’IDHI, pour ajuster les données en fonction des inégalités au sein des pays. Le point sur le sujet avec Denis Bouclon !

Sur quoi est basé l’IDH ?

Dès sa création en 1990, l’IDH a su corriger les lacunes d’un PIB bien trop centré sur la finance et les statistiques économiques. Le monde est fait d’êtres humains, après tout. Et c’est là qu’intervient la force de cet indice : il permet de mesurer le développement des pays de manière plus holistique, en intégrant des aspects bien plus liés à l’épanouissement individuel. Puis, en 2011, il a évolué pour devenir l’IDHI, un ajustement de l’IDH selon les inégalités internes. Un coup de boost pour l’analyse, puisque cet indice prend désormais en compte les écarts de développement entre les différentes classes sociales d’un pays. Autrement dit, il affine encore plus la vision des disparités, un élément clé dans la compréhension des grandes fractures mondiales.

Le Nord et le Sud, une opposition toujours d’actualité

L’une des grandes forces de l’IDH, c’est de pouvoir révéler les inégalités profondes qui séparent les pays dits « du Nord », largement développés, de ceux « du Sud », encore en lutte pour atteindre un niveau de vie décent. Vous connaissez sûrement les deux camps : d’un côté, l’Europe, l’Amérique du Nord, le Japon, la Russie, l’Australie. De l’autre, l’Afrique, l’Amérique du Sud, l’Inde, la Chine. Cette distinction est devenue un symbole de la fracture globale entre riches et pauvres.

Mais le vrai problème n’est pas dans cette simple catégorisation géographique. Non, ce qui pose réellement question, c’est le fait que cette fracture ne se résorbe pas. Les pays du Nord avancent toujours plus vite, tirant profit de leur position de leader mondial, tandis que ceux du Sud, malgré quelques progrès, restent à la traîne. Pire, certains régressent. Prenez l’exemple de l’accès à l’eau potable : un droit fondamental, devenu un acquis dans les pays du Nord, est encore un luxe rare dans des pays comme le Soudan du Sud ou la Centrafrique.

Amartya Sen, l’économiste derrière l’IDH, parle d’un « rideau de fer des inégalités ». Une image forte, qui illustre bien la réalité d’un monde où les plus riches se portent toujours mieux, pendant que les autres peinent à suivre. Et malgré les initiatives de codéveloppement, qui visent à aider les pays les plus démunis, la situation ne change guère. Certes, des efforts sont faits, mais on est encore loin d’un bouleversement réel des conditions de vie dans ces régions.

Des classements pour mieux comprendre

Chaque année, le PNUD publie un classement basé sur l’IDH, un véritable thermomètre pour évaluer les progrès (ou les régressions) des pays en termes de développement. Grâce à un calcul géométrique précis, cet indice permet de comparer les États sur des bases égalitaires et de suivre leur évolution dans le temps. En outre, il permet de mettre en lumière les pays qui réussissent à combler le fossé des inégalités, mais aussi ceux qui continuent de stagner, voire de reculer.

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