« Gulbenkian par lui-même : dans l’intimité d’un collectionneur », c’est le titre de l’exposition qui fait actuellement escale à Paris, invitée à l’une des salles de l’Hôtel de la Marine par la Collection Al Thani. L’espace de quelques jours, vous pourrez donc admirer les plus belles pépites de l’une des plus somptueuses collections d’art du Portugal dans la capitale. Au menu : chefs-d’œuvre de l’art islamique et asiatique, trésors du XVIIIe siècle français, antiquités… Le point sur le sujet avec Dan Bloch.
La rencontre de deux collectionneurs
C’est ce que l’on peut actuellement admirer place de la Concorde à Paris, plus précisément à l’Hôtel de la Marine : une rencontre inédite entre deux collectionneurs d’exception. En l’occurrence, vous aurez l’occasion de profiter à la fois des trésors de la Collection Al Thani, et des chefs-d’œuvre du Musée Gulbenkian de Lisbonne, que la première accueille jusqu’au 2 octobre 2022. Il est utile ici de signaler que l’exposition « Gulbenkian par lui-même : dans l’intimité d’un collectionneur » a été rendue possible par la collaboration de la Fondation Gulbenkian et du Centre des Monuments nationaux.
Entre autres pépites exposées dans la plus grande salle de l’espace Al Thani, vous pourrez admirer des trésors antiques, mais aussi des folies Lalique. Véritable réussite, l’exposition tire profit d’une scénographie impeccable, particulièrement réussie. On apprécie beaucoup le fait que les murs aient été habillés par des tableaux, des dessins ainsi que des textiles rares d’une valeur inestimable. Le contraste avec les grandes photos en noir et blanc est tout bonnement saisissant. Ce décor bien étudié ne manque pas de nous rappeler le décor intérieur du somptueux hôtel particulier acquis par Calouste Gulbenkian en 1922, situé avenue d’Iéna, auquel l’homme d’affaires d’origine arménienne n’a pas pu résister.
Tout de suite, on se retrouve en immersion totale dans l’univers si particulier du collectionneur, perdu entre le mobilier et les tableaux français du XVIIIe siècle. Vous serez certainement ébahi par l’éclectisme de Gulbenkian, à coup de contrastes entre antiquités et créations déjantées de l’ami du collectionneur, René Lalique, dont il fut également le mécène attitré. N’oubliez pas de jeter un coup d’œil sur les manuscrits enluminés et les chefs-d’œuvre de l’art islamique et asiatique.
Le meilleur de l’univers de Gulbenkian
La collection hébergée par l’Hôtel de la Marine est un véritable cocktail, une sorte de best of des collections du Gulbenkian, rassemblant les meilleures pièces appartenant aux différents univers qui l’intriguaient. A côté des monnaies antiques d’une extrême rareté, vous pourrez admirer des dessins exposés pour la première fois au public, notamment le dessin de Dürer et celui de Watteau. Ces derniers trônent à proximité d’une magnifique aiguière en jaspe, achetée auprès de la famille Rothschild lorsque celle-ci s’est réfugiée au Portugal pendant la Seconde Guerre, ou encore des terrines en vermeil du service Orloff, acquise en Russie, à une époque où le pays était en crise de liquidité. Sans oublier les chefs-d’œuvre en laque du pays du soleil levant, ou encore le célèbre Diadème coq de Lalique.