Les conditions d’accès aux soins chez les patients des chirurgiens-dentistes ont fait l’objet d’une enquête approfondie de l’UFC-Que Choisir. Entre autres constats, l’enquête révèle que la grande majorité des professionnels se soucient de satisfaire leurs patients, particulièrement dans la région de Nantes. Le point sur le sujet avec Richard Lejoyeux.
La CSS remplace la CMU-C et l’ACS, quels changements ?
Depuis le 1er novembre 2019, la CSS (Complémentaire Santé Solidaire) a remplacé la Couverture Maladie Universelle Complémentaire (CMU-C) et l’Aide pour une Complémentaire Santé (ACS), deux formules qui ont été mises en place pour que les citoyens les plus modestes aient plus de facilité à accéder aux soins. Notons que les personnes qui étaient éligibles à la CMU-C bénéficient des mêmes conditions d’accès à la nouvelle couverture qu’auparavant.
Selon l’enquête d’UFC-Que Choisir, les patients issus de cette catégorie de bénéficiaires disent que leur état de santé est moins bon, comparé à l’ensemble de la population. Dans les faits, ces derniers déclarent plus souvent une maladie chronique, voire une situation de handicap. Pour autant, l’enquête révèle que, paradoxalement, ils ont moins recours aux médecins.
En cause : leur situation financière, jugée précaire. Près de 75% des personnes appartenant à cette catégorie s’imposent des restrictions budgétaires, notamment en ce qui concerne la santé. Souvent, en cas de problème, ils préfèrent aller vers le pharmacien plutôt qu’un médecin.
Outre la précarité, cette tendance à ne pas s’orienter systématiquement vers le médecin peut s’expliquer par la difficulté grandissante d’accès à ce professionnel de santé, que ce soit en raison du trajet ou du dépassement d’honoraires. L’enquête évoque aussi la possibilité que les médecins rechignent à accepter d’accueillir ces patients.
Enquête UFC-Que Choisir : les résultats au niveau national
Selon cette enquête, le délai moyen pour obtenir un rendez-vous pour un patient CMU est de 36 jours, contre 32 jours pour un patient général. Souvent, le délai observé est de 7 jours pour les premiers et de 6 jours pour les seconds. Cette moyenne ne doit toutefois pas nous faire oublier les grands écarts qui subsistent, et qui ont été largement démontré par l’enquête : si certains dentistes proposent un rendez-vous la journée même, d’autres le proposent 203, voire 229 jours plus tard. Autre résultat intéressant : plus de 70% des cabinets interrogés dans le cadre de l’enquête ont donné un rendez-vous à la fois aux patients CMU et généraux. Cela démontre qu’il n’y a pas de distinction entre ces deux profils de patients.
Cela dit, les cabinets dentaires contactés ont été 17% à ne donner aucun créneau aux deux profils. Pour l’expliquer, ils invoquent le fait qu’ils ne prennent pas de nouveaux patients, ou encore que tous les créneaux sont pris, et qu’il faut les recontacter ultérieurement. Certains cabinets indiquent que la prise de rendez-vous se fait uniquement en ligne. Mais pour 4% des appels de patients CMU, le cabinet déclare tout bonnement qu’il ne prend pas de patient CMU.
