Entre les oeuvres célèbres redécouvertes qui font la fortune de leurs chanceux propriétaires ou les collections triées sur le volet et conservées dans des salles fortes, reste-t-il de la place pour l’investisseur lambda qui s’intéresserait au marché des oeuvres d’art ?
Marché, fiscalité, taxes, plus values : investir dans l’art est-ce « technique » ?
A en croire les brochures des spécialistes en investissement ou des gestionnaires de patrimoine, investir dans l’art ressemble plus à un parcours du combattant. « Marché dynamique, en pleine croissance… », oeuvres comprises dans l’IFI ( qui remplace l’ISF) ou pas ?, taxe forfaitaire pour l’art, calcul de l’abattement pour la plus value si cession avant le terme des 22 années de détention…
N’est-il donc pas normal que le néophyte s’enfuit en courant à la simple évocation de tous ces termes ? Et pourtant si on en croit les spécialistes comme Victoire Gineste, Commissaire-priseur chez Christie, il faut investir dans l’Art « Pour le plaisir avant tout. Sans doute un expert en art contemporain ou un banquier évoqueraient l’investissement d’actifs sous forme d’œuvres d’art mais à mon sens ce qui doit commander c’est le plaisir et le goût. »
N’est-ce pas la vocation première de l’art ? Exprimer quelque chose et surtout provoquer chez le spectateur une émotion, un sentiment, un ressenti. De la recherche de la beauté à la provocation, le but recherché est en fait le même : générer l’émotion.
L’art, une niche réservée aux seuls investisseurs « initiés » ?
Toujours d’après Victoire Gineste, il est possible d’investir sans être millionnaire, tout simplement en étant curieux, en se promenant dans les brocantes ou les salles des ventes et bien évidemment en poussant les portes des ateliers d’artistes et celles des galeries. C’est ainsi, par exemple, qu’à procédé John Dodelande mû par une attirance profonde pour l’art contemporain chinois. Comme il le dit lui-même : rencontrer les artistes chinois n’est pas simple et ne ressemble en rien aux vernissages auxquels on peut assister à Los Angeles mais l’effort qu’il a pu faire pour découvrir ces artistes contemporains chinois lui donne, aujourd’hui, une véritable légitimité auprès d’eux.
A votre manière vous pouvez donc vous aussi déambuler dans des ateliers près de chez vous ou vous mettre à collectionner des dessins anciens à bas prix. L’essentiel dans cette recherche est que vous trouviez ce qui vous correspond sans forcément courir derrière ce qui vous apportera la fortune. Souvenez-vous : le plaisir avant tout.