La Turquie : Le président de la République veut attirer les investisseurs étrangers

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L’économie turque battait de l’aile bien avant la pandémie du Covid-19. Dépréciation de la monnaie locale, suppressions d’emplois, tumultes politiques, etc. Autant d’indicateurs qui prouvent la nécessité d’instaurer des mesures d’urgence pour redresser la barre. Pour cette raison, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accueilli une délégation d’investisseurs étrangers, en vue de les encourager à investir dans son pays. Décryptage avec Boris Lefebvre.

La revitalisation de l’économie turc passe par l’encouragement de l’investissement étranger dans le pays

C’est à l’occasion du Conseil économique, organisé par l’Union des chambres et des bourses de Turque (TOBB) que le chef de l’Etat turc s’est exprimé pour la première fois sur les réformes envisagées.

Mais avant, il a tenu à féliciter tous les acteurs économiques des mesures prises durant ces derniers mois et qui ont pu rendre la Turquie un pays beaucoup plus attractif pour les investissements étrangers.

A ce titre, il a déclaré :  « Les réformes que nous avons menées pour faciliter le parcours des investisseurs, ont permis de faire sauter notre pays de 27 places pour l’installer au 33ème rang mondial sur 190 pays, en termes d’indice de la facilité à faire des affaires »

Il a ajouté : « Nous continuerons à offrir les meilleures conditions aux investisseurs étrangers », les invitant ainsi à venir en Turquie.

En évoquant les nouvelles priorités économiques de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan a précisé : « La lutte contre l’inflation est notre principale priorité. Notre objectif est de réduire rapidement le taux d’inflation à moins de 10 %. Nous poursuivrons notre marche en maintenant la discipline financière et en nous concentrant sur la croissance et l’emploi. Nous ne devons pas laisser des taux d’intérêt élevés écraser nos entrepreneurs ».

Il a poursuivi : « Nous verrons que la production, l’emploi, les exportations et la croissance favorisent un détachement positif de notre pays. Selon les données préliminaires pour septembre 2020, nous terminerons le troisième trimestre avec un fort taux de croissance ».

La politique étrangère turque peut-t-elle freiner son ascension économique ?

Bien que le climat économique turc ne soit pas sous ses meilleurs hospices, la Turquie conserve toujours un rôle important dans plusieurs conflits armés dans la région arabe. En effet, Ankara soutient toujours le gouvernement libyen contre les troupes du maréchal Haftar et continue d’être présente en Syrie.

Ces interventions ont suscité des réactions très mitigées au sein de la communauté internationale. Certains pays, accusent même la Turquie d’ingérence !

Selon plusieurs observateurs de renom, les initiatives politiques et militaires turc peuvent lui être plus nuisibles qu’autre chose. En effet, les plus grandes compagnies mondiales investissent rarement dans des États instables d’un point de vue politique. De même, les grands lobbys économiques prennent très souvent leurs décisions suivant des motivations politiques claires !

Ankara pourra-t-elle concilier ses ambitions politiques avec ses réformes économiques destinées à attirer plus d’investisseurs étrangers ? Nous en saurons plus dans les prochains mois, qui seront marqués également par une course folle vers le vaccin contre la Covid-19.

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