D’après un groupe d’experts mandaté par l’ONU publié en février 2016, la disparition des insectes et des mammifères pollinisateurs est avérée. Parmi ces espèces on trouve des papillons, des oiseaux, et des abeilles. Cette disparition pourrait entraîner l’effondrement de la production agricole mondiale à laquelle ces animaux sont nécessaires.
Des lépidoptéristes au courant de cette disparition
Un lépidoptériste est un collectionneur de papillons. Parmi les nombreux amateurs que compte la discipline, il y a Jean-Yves Stoquer. Ingénieur de formation dans le bâtiment, c’est un passionné de l’esthétique de ces insectes. Néanmoins, au courant de la triste disparition des lépidoptères (nom scientifique des papillons), il a cessé de les chasser et se contente juste de les photographier dans leur environnement naturel. La plupart des collectionneurs ont pris ce virage et arrête de capturer les papillons, ceux qui ne le font pas peuvent se voir lourdement sanctionnés à l’image d’un homme de 57 ans qui a capturé et tué deux Azurés du Serpolet dans les réserves naturelles de Somerset et de Gloucestershire en 2015 au Royaume-Uni. En effet, la loi interdit formellement la capture, la vente et la mise à mort de ces animaux rares. L’homme risque une peine de prison.
La situation peut sembler exagérée mais elle ne l’ait pas. Les papillons, comme d’autres espèces animal, sont essentiels au bon fonctionnement de la biosphère. Néanmoins, ils se font de plus en plus rares et leur population ne cesse de diminuer. D’après l’Agence européenne de l’environnement en France comme en Europe, les papillons des prairies ont régressé de 50 % entre 1990 et 2011 et en Grande-Bretagne, environ 70 % de la totalité des espèces de papillons auraient disparu en vingt ans. Comme le signale Jean-Yves Stoquer, c’est l’activité humaine le principal responsable. En effet, le développement de l’agriculture industrielle a poussé l’humanité à développer des insecticides et herbicides à partir de nicotinoïdes de synthèse, qui fait des ravages énormes chez les papillons. On peut aussi noter, la dégradation progressive des écosystèmes et le réchauffement climatique.
L’impact de la disparition des pollinisateurs sur la production agricole
Simon Potts, vice-président de l’IPES (Plateforme Intergouvernementale sur la Biodiversité et les Services Ecosystémiques) le dit clairement et sans détour : « Sans les pollinisateurs, beaucoup d’entre nous ne seraient plus en mesure de consommer du café, du chocolat ou des pommes, parmi bien d’autres aliments de notre quotidien. »
La Terre compte plus de 20 000 espèces de pollinisateurs, qu’ils soient sauvages comme les papillons, ou domestiques, comme l’abeille d’Europe. Plus généralement, la qualité et le rendement d’au moins ¾ des cultures mondiales dépendent en partie des pollinisateurs. Etant donné que la plupart des fruits et légumes, des oléagineux (fruits et graines qui donnent de l’huile) et certaines céréales sont des cultures dépendantes de la pollinisation, il ne serait pas envisageable de vivre sans ces petites bêtes.
Des solutions existent
Des solutions existent pour vivre en harmonie avec ses insectes si utiles au bon fonctionnement de la biosphère : une présence accrue de fleurs sauvages à proximité des cultures, la suppression de l’utilisation des pesticides et un meilleur contrôle des parasites.