En raison de la guerre en Ukraine, une forte pression est actuellement exercée sur le marché automobile européen, notamment celui de l’occasion. Après le Covid et la crise des semi-conducteurs, c’est maintenant au tour de l’invasion russe de perturber un marché déjà en berne. Une nouvelle étude menée par CarVertical le confirme, soulignant que la guerre va plonger « le secteur automobile dans une crise qui promet d’être bien plus difficile à résoudre », confirme l’un des experts de la société.
La chaîne d’approvisionnement endommagée ?
C’est ce que semblent penser certains experts qui estiment que la guerre a largement perturbé la chaîne d’approvisionnement des véhicules d’occasion. Bien que la Russie ne soit pas un gros vendeur de voitures neuves, le pays reste un exportateur important de composants essentiels à l’industrie. « L’Allemagne, par exemple, dépend du titane, du fer et du palladium russes. En outre, avec 108 millions de tonnes de minerai de fer produites en 2021, la Russie représente le cinquième producteur mondial. Elle approvisionne les aciéristes européens, qui doivent désormais faire face à des prix plus élevés et à de possibles difficultés pour trouver d’autres sources d’approvisionnement en métal », peut-on lire dans le rapport. L’Ukraine, pour sa part, est l’un des plus gros producteurs mondiaux de nickel et d’aluminium, deux éléments clés de la fabrication de divers composants de véhicules électriques, dont les batteries. Par conséquent, plusieurs constructeurs allemands, notamment BMW et VW, sont fortement dépendants de l’Ukraine, particulièrement en ce qui concerne les faisceaux de câbles.
Trouver un bon VO est de plus en plus difficile
De l’avis de Prestige Cars, la conjoncture actuelle fait qu’il est de plus en plus difficile de trouver un bon véhicule d’occasion. C’est aussi ce que pensent certains experts, qui rappellent que les choses étaient déjà compliquées en 2021, l’achat d’un véhicule d’occasion s’avérant assez coûteux. Cela n’a fait qu’empirer cette année. D’autre part, même si le volume des ventes est sur une pente ascendante, les revendeurs ont de plus en plus de mal à trouver des VO. Autrement dit, il y a une pénurie de véhicules d’occasion.
De manière surprenante, les experts du cabinet révèlent que c’est la crise du marché des voitures neuves qui est en grande partie responsable de la situation actuelle. « Les constructeurs commencent à limiter la production de véhicules afin de conserver des rythmes de fabrication réguliers, quoique bas. Cette évolution de la fabrication de nouvelles voitures tend à ralentir le flux des véhicules entrant sur le marché de l’occasion. Les propriétaires reportent la vente de leurs véhicules ou renoncent à se débarrasser de leur voiture. Les personnes qui veulent acheter une voiture de seconde main font désormais face à une offre très limitée et très coûteuse sur le marché des véhicules d’occasion. Mais ces limitations ne doivent pas pour autant pousser les acheteurs à renoncer aux procédures qui les protègent contre d’éventuelles escroqueries », explique l’étude de CarVertical.