Economie circulaire : le Danemark pose les jalons d’une nouvelle économie du plastique

Huit millions de tonnes de plastique se retrouvent chaque année dans les océans du monde. C’est un phénomène que le Danemark connaît bien : Chaque année, 1 000 tonnes de déchets sont rejetés sur la côte ouest du pays. Face à ce constat alarmant, repenser le rôle du plastique dans la société est devenu une nécessité absolue. Et le Danemark est un exemple en la matière. Le point sur le sujet avec Jean Marc Borello, président du groupe SOS, très impliqué au sujet de l’économie circulaire.

Un pionnier de la nouvelle économie des plastiques

L’une des raisons pour lesquelles le plastique s’infiltre dans notre écosystème est le manque d’infrastructure et de technologie, associé à un climat réglementaire mal pensé pour réduire l’utilisation de cette matière. Récemment, des organisations ont commencé à combler cette lacune en développant le concept d’une nouvelle économie du plastique, qui permet le recyclage complet des plastiques de consommation et industriels, développe des alternatives durables et élimine la pollution des plastiques déjà utilisés.

Un rapport récent de l’Innovation Fund Denmark et de McKinsey & Company affirme que le Danemark est dans une position unique pour devenir un pionnier de la nouvelle économie des plastiques. Il y a des avantages évidents si le Danemark choisit de l’adopter : Le plein potentiel économique du flux de déchets plastiques pourrait faire économiser au pays plus de 1,6 milliard de DKK par an !

Normalisation

Le Danemark est actuellement à un tiers du chemin vers la réalisation de ses obligations européennes de recyclage des déchets d’emballages plastiques pour 2025 et 2030. Pour atteindre cet objectif dans les délais, le pays continuera à passer de l’incinération, où plus de la moitié des déchets plastiques danois sont actuellement acheminés, au recyclage. Le gouvernement danois et les organisations du secteur privé peuvent travailler ensemble pour normaliser des méthodes efficaces et durables de collecte, de tri et de recyclage des déchets pour la santé environnementale à long terme du pays.

Une autre façon pour le Danemark de faciliter la transition de l’incinération au recyclage consiste à exiger que les plastiques achetés avec des fonds publics soient fabriqués à partir d’une certaine quantité de matériaux recyclés. Le pays peut également taxer les plastiques vierges afin d’encourager l’utilisation de matériaux recyclés dans la production de plastiques, et développer son système de remboursement des consignes, qui connaît déjà un grand succès et qui a permis de retourner neuf bouteilles et canettes à usage unique sur dix.

Innovation

Les universitaires, les chefs d’entreprise et les autorités de réglementation peuvent établir un programme de recherche et d’innovation pour traiter quatre questions clés à court terme : les sources de déchets plastiques, les caractéristiques des microplastiques, l’utilisation et le développement des technologies de recyclage et l’impact de la pollution des plastiques sur la santé individuelle et sociétale.

Le Danemark, connu dans le monde entier pour sa tradition de conception efficace, peut tirer parti de ses atouts pour faire des choix de matériaux et de conception pour les produits en plastique recyclé. L’innovation technologique jouera également un rôle : La collecte et le tri des déchets pourraient être améliorés grâce à de multiples technologies d’IA et à des capteurs avancés.

Commercialisation

Le Danemark ne peut pas résoudre seul le défi du plastique, mais il peut exploiter l’opportunité plus large de l’économie circulaire européenne, qui d’ici 2030 sera estimée à 45 milliards d’euros de création de valeur potentielle à partir du recyclage des plastiques.

Pour y participer efficacement, le Danemark pourrait identifier et établir des marchés viables pour les plastiques durables tant recyclés que nouveaux. Il pourrait diriger le développement de plastiques d’origine biologique au sein d’industries déjà établies au pays, qui sont attrayantes pour les entreprises engagées dans la réduction ou l’élimination de leur empreinte carbone. Enfin, il peut mener l’éducation et la sensibilisation des consommateurs aux plastiques comme moyen de stimuler la demande générale de produits recyclés ou d’origine durable.

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